C’est un jeu qui, souvent, amuse beaucoup les enfants : reconnaître des objets qu’ils ont vus uniquement en les touchant. Mais pour des chercheurs de l’Université Laval, il y aurait possiblement dans ces petits jeux une nouvelle manière de détecter précocement les «grandes maladies psychiatriques» — schizophrénie, trouble bipolaire et dépression majeure.
Les enfants de gens souffrant de ces maladies semblent en effet avoir un peu plus de mal que les autres à transférer les informations obtenues par un sens vers un autre sens, comme reconnaître au toucher un objet qu’on a déjà vu. C’est du moins ce qui ressort de résultats (encore très préliminaires, il faut le souligner) qui ont été présentés lundi lors du congrès annuel de l’ACFAS, qui a lieu cette semaine à Québec.
«Il y a des travaux en neuroimagerie qui ont montré que chez les enfants à risque [ndlr : dont au moins un des parents souffre d’une de ces trois maladies mentales], il y a des altérations dans la maturation du cerveau. Dans le cerveau, il y a des systèmes excitateurs et des systèmes inhibiteurs, et ça prend un équilibre entre les deux pour traiter l’information sensorielle [qui est une forme d’excitation] de manière appropriée. C’est en intégrant l’information de plusieurs sens qu’on peut se faire une image du monde qui est fidèle», explique Dr Pierre Marquet, clinicien-chercheur en psychiatrie de l’Université Laval.
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